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The Road - J. Hillcoat

C'est un des premiers film choisis avec Muriel selon le principe aléatoire de "Au Petit Film la Chance''. Nous sommes tombés sur la catégorie « Adaptation d'un roman du XXIe siècle », et après avoir hésité avec No Country for Old Men écrit par Cormac McCarthy en 2005 et adapté au cinéma par Joel & Ethan Coen en 2007, nous avons plutôt penché pour une autre adaptation du même écrivain rédigée en 2006 et mis en scène par John Hillcoat en 2009, à savoir The Road.

 

Carte d'identité :

  • Titre : The Road (La Route)

  • Réalisateur : John Hillcoat

  • Genre : Drame post-apocalyptique

  • Date de sortie : 2009

  • Durée : 119 minutes

  • Nationalité : Américaine

  • Avec : Viggo Mortensen ; Kodi Smit-McPhee ; Charlize Theron

 

Synopsis :


« Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. C'est dans ce décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L'humanité est retournée à la barbarie. Alors qu'ils suivent une ancienne autoroute menant vers l'océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n'a ni but ni espoir, il s'efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers ».

 

Voilà une description qui nous donne parfaitement à voir le cadre et l'ambiance de ce film. Tout d'abord, je dois prévenir les futurs visionneurs potentiels : si vous vous attendez à un film d'action où l'on suit les péripéties d'un homme et de son fils, vous vous trompez. Effectivement, on suit les ''aventures'' de ces deux personnages, mais tout est dans la psychologie, dans la finesse et dans l'universalité du propos.



UNE RÉALITÉ ASEPTISÉE


Si l'on s'attache aux deux protagonistes, dont les performances sont saisissantes et marquent un pilier dans l'histoire qui nous est narrée, c'est avant tout le bref récit d'une existence longue et triste que le spectateur aperçoit dans un court instant. Le temps semble avoir suspendu son vol, et l'onirisme pèse, matérialisé par un voile gris et brumeux. Nous sommes présents, mais uniquement dans une vision passive, sans possibilité d'infléchir sur le cours des choses. Nous nous trouvons face à la tragédie, dans toute son expression. Il ne reste plus rien de ce que le monde a connu hier. Et si la froideur de l'ère contemporaine semble incongrue et déroutante, cela n'est rien face au silence et à l'exacerbation de cette pesanteur post-apocalyptique.


Psychologiquement très déroutant, le récit n'a pas de but à proprement parler. L'absence d'objectif de la part du père nous laisse découvrir peu à peu qu'il n'y aura pas de finalité à l'escapade, et que les périples qui se déroulent le long de cette route ne sont qu'une infime partie de tout ce qui s'est passé avant, de ce qui se passera ensuite, et de ce qui aurait pu se passer. À la place du père et de son fils, on imagine aisément se trouver confronter à la dure réalité qui les entoure – une réalité qui pourtant, sans être si surréaliste que cela, nous parait tellement lointaine, tellement obscure. C'est cet universalisme qui nous confronte d'autant plus à la dureté qui s'impose aux personnages. On ne connaît pas leur noms, et pourtant, cela n'a aucun impact sur notre perception de l'histoire. Au contraire. Finalement, tout un chacun aurait pu se trouver dans la même situation et l'on aurait traversé peu ou prou les mêmes épreuves.



LE COMBAT POUR LA VIE


C'est aussi l'idée que l'on doit se battre pour la vie, mais sait-on vraiment contre quoi se battre, quand protéger le peu d'humanité et de monde qui nous entoure est finalement devenu un combat dérisoire. Problématisant le poids de la vie, la valeur de cette dernière, et les choix qui l'occupent, le résultat saisi par ce mélange d'impassibilité et d'attente. Attendre quoi ? Nul ne le sait. La quête du repos, sinon de la paix de l'âme, entre recherche d'un temps perdu et désillusion d'un univers en ruine où se mêlent crime, abandon et espoir.


L'esthétique même rend compte de cette absence totale de sentiments, cette froideur qui habite désormais le monde, qui le rend à la fois hostile et neutre, faisant divaguer les âmes esseulées et perdues dans un espace qui n'existe plus que par de lointains souvenirs et des bribes de matérialité qui jonche le sol des rues désertes. L'aspect terne, gris, inexpressif, constitue à lui seul une entité essentielle dans la construction du film qui tend à se rapprocher de chaque individu, selon un principe d'objectivité qui laisse derrière nous toute trace de personnalité et d'individualité.


La tension survient essentiellement lorsque l'on tombe sur d'autres individus, impliqués dans des pratiques barbares et tributaires d'un état primitif ; la civilisation n'est plus. Et ce sont ces groupes qui viennent nous le rappeler, parfois avec une violence inouïe qui ne manque pas de provoquer un état de choc par rapport à la linéarité de la trame narrative, toujours avec cette idée d'un avancement, d'un cheminement sans but.


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FLORIAN

PARIS

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