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Up & Down, par Pascal Chaumeil

Dans le cadre de notre huitième sélection « Au Petit Film la Chance », Muriel et moi-même sommes tombés sur la thématique suivante : Un film dont le personnage principal est interprété par Toni Collette.


Quelle chance de pouvoir revenir dans ce cadre sur la performance de cette actrice tout bonnement incroyable. J’avais été scotché par la puissance et la variété de son jeu dans la série The United States of Tara que je recommande tout particulièrement (et pour laquelle j’aimerais rédiger prochainement un petit quelque chose) et très agréablement surpris dans Ma Meilleure Amie en duo avec Drew Barrimore. L’exercice m’a permis de prendre conscience qu’elle avait derrière elle une longue carrière qui mérite à être dévoilée.


Pour cette sélection, j’ai donc choisi de revenir sur Up & Down, adapté du roman de Nick Hornby, A Long Way Down.


 

Carte d'identité :


  • Titre : Up & Down (A Long Way Down)

  • Réalisateur : Pascal Chaumeil

  • Genre : Comédie dramatique

  • Date de sortie : 7 mars 2014

  • Nationalités : Britannique ; Allemande

  • Durée : 96 minutes

  • Avec : Toni Collette, Pierce Brosnan, Aaron Paul, Imogen Poots

 

Synopsis :


« Londres, le soir du nouvel an. Déterminé à en finir, Martin, ancien présentateur vedette grimpe sur le toit d’un immeuble. Mais la malchance le poursuit. Maureen, Jay-Jay et Jessie, trois autres cabossés de la vie sont venus eux aussi se jeter dans le vide au même endroit ! Cette improbable bande réunie par le destin se lance alors un défi : retrouver le sens de leurs vies d’ici à la Saint-Valentin. Mais pour l’ex-star de la TV, le livreur de pizza frustré, la mère célibataire et la fille de politicien, obligés de cohabiter, c’est le début d’aventures qui ne seront pas de tout repos ! ».



 

METTRE EN SCÈNE LE SUICIDE


Le spectateur cherche à découvrir ce qui motive chacun des individus présentés à vouloir mettre fin à ses jours. En ce sens, je ne dévoilerai pas ici ce qui, du passé ou du ressenti personne, a poussé les quatre protagonistes à ce choix.


Toujours est-il que le traitement de la question me semble assez superficiel et manque cruellement de poigne. À tel point d’ailleurs que le propos est parfois écarté de la narration au profit de scènes inutiles voire pathétiques. Seul bon point à l’évocation du droit au malheur comme raison suffisante de ne pas s’en sortir.


Dans un tout autre registre, on aurait pu s’attendre à un meilleur équilibre entre la frivolité anarchique d’une bande qui lâche prise avec la réalité dans un excès de joie et de dépravation et la noirceur de leurs histoires respectives que rien ne peut arrêter.



L’ACTE MANQUÉ


Si le terme de comédie dramatique semble être le genre le plus proche de la réalité à laquelle renvoie le film, l’expression est faible. Car la réalisation ne destine ni au rire, ni au larme, sinon à un entre-deux bâtard dans lequel on flotte. L’attente d’un basculement dure tout le long du film, de telle sorte que la tragi-comédie qui se joue sous nos yeux n’est jamais drôle mais n’est pas pour autant émouvante.


La faute au découpage qui retrace grossièrement la vie des suicidaires, l’une après l’autre. Cela scande le récit d’une hachure artificielle qui perd la dynamique d’ensemble et traduit un manque d’audace. L’emploi de la voix-off montre là aussi une facilité dans le processus narratif qui vient alourdir les flash-backs et rompre davantage avec la densité souhaitée du fil énonciatoire. Reste que la bande-son dynamise avec une bonne emphase la mollesse apparente.



L’ESPRIT DE GROUPE


Ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du film, c’est la cohésion du quatuor. Issus de milieux sociaux différents, ils traînent tous quatre des bagages plus ou moins lourds dont le caractère hétéroclite donne lieu à une bonne énergie mais à un manque de réalisme.


Aaron Paul en jeune homme patibulaire apparaît fade à l’écran et ne surprend guère. Pierce Brosnan n’exulte pas plus et l'on s'indiffère facilement après s'être attendu de prime abord à un dévoilement plus grandiose, ce qui n’est pas sans rappeler que l’écriture des personnages masculins a été quelque peu délaissée.


Les actrices quant à elles sont globalement bonnes et leur jeu est violemment efficace. La jeune Imogen Poots insuffle un brin de folie et d’excentricité qui la rendent non seulement attachante et qui articule avec maîtrise les nuances des émotions. Toni Collette est fidèle à elle-même, brillante, incontournable. Elle incarne ce personnage éloigné des stéréotypes dont l’on s’agace et prouve, une fois encore, sa capacité sans limite.


 

Je conclurai en disant avoir été suffisamment intrigué pour vouloir lire le livre de Nick Hornby, parce que la thématique mérite à mon sens d’être vraiment envisagée dans tout son potentiel. Pour cela, je vais cependant devoir réussir à laisser de côté mon a priori dû au film qui laisse en bouche un goût d’incomplet. Car si ce dernier passe facilement, il s’oublie de la même manière.


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FLORIAN

PARIS

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