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Capitalism : A Love Story, par Michael Moore

Vous vous sentez l’âme d’un contestataire ? Vous voulez voir les choses pour ce qu’elles sont réellement et non pas filtrées à travers le tamis de la propagande gouvernementale ? Voilà le créneau dans lequel s’inscrit Michael Moore. À l’occasion du challenge "Au Petit Film la Chance" du mois d’Août 2016, revenons sur le travail d’un réalisateur qui gêne, distribuant une vérité qui dérange.

 

Carte d'identité :


  • Titre : Capitalism : A Love Story

  • Réalisateur​ : Michael Moore

  • Genre : Documentaire

  • Date de sortie : 25 Novembre 2009

  • Durée : 127 minutes

  • Nationalité : Américaine

 

Synopsis :


« Michael Moore s’attaque à la crise financière et prend d’assaut Wall Street, en dénonçant ‘’la plus grande escroquerie de l’histoire américaine’’ ».


 

LE MILITANT ÉPROUVÉ


8e film sous sa réalisation, Capitalism : A Love Story, s’inscrit dans une veine très acharnée d’un combat nécessaire. Sous couvert d’une démocratisation des réalités et de la révélation de l’envers d’un décor trop souvent omis, Michael Moore se positionne en figure singulière du cinéma et du documentaire.


Parfaitement conscient que le cinéma est une arme de défense et de militantisme, son engagement s’est déjà traduit à travers des thématiques variées et pourtant réunies autour d’un même dessein : la dénonciation d’un système inégalitaire. Après s’être attaqué à la possession des armes dans Bowling for Columbine ; à la politique américaine de Bush dénoncée dans Fahrenheit 9/11 et Slacker Uprising ; et au système de santé publique avec Sicko, Michael Moore revient sur un sujet particulièrement d’actualité : la crise du capitalisme.


ULTRALIBÉRALISME MADE IN U.S. : L’APPÂT DU GAIN AU DÉTRIMENT DES INDIVIDUS


Rigoureux au possible, sa mission n’est pas simple : dénoncer un système qui repose sur les valeurs de l’Amérique profonde. Liberté d’entreprise, libéralisme économique, pouvoir politique et lobbying, autant de renvois à ce qui fait la singularité des États-Unis, à ce qui uni les citoyens autant qu’ils ne les délaissent.


Car si la société avait pour but de représenter les intérêts du peuple dans sa majorité, il est évident que prime l’individualisme et la loi des plus forts, des plus riches. Michael Moore a bien compris que tout reste à faire pour offrir au plus grand nombre des conditions de vie modestes et suffisantes. Évoquant tour à tour des exemples marquants et poignants, le long-métrage va mettre à rude épreuve les tenants et les aboutissants du capitalisme moderne : la dette universitaire, le multi-emploi, et révéler une pratique pour le moins scandaleuse - l’assurance-vie souscrite par les entreprises pour ses employés.


Ce dernier cas est particulièrement explicite et révélateur de ce que l’argent représente. Une monnaie qui a plus de valeur que n’importe quoi, que n’importe qui. Un employé est plus intéressant, et par-là lucratif, mort que vivant.


VISÉE PÉDAGOGIQUE


Plongés au cœur de la crise économique, des faillites financières et de la spéculation, il est vrai que le film nous apprend à mettre au clair certaines notions d’économie à travers une évolution du capitalisme et la dérégulation du marché.


Si l’on a également pu accuser le réalisateur de souvent faire du populisme et de la démagogie ses armes en diffusant un message naïf et biaisé, l’intérêt des documentaires qu’il propose n’est pas nécessairement à trouver dans les apprentissages que l’on peut y faire. Davantage qu’une série d’exemples et de contre-exemples sur un sujet, Moore nous dévoile des clés de lecture qui peuvent permettre de se faire une opinion propre, libérée du carcan des médias, de la propagande et de la communication manipulée. "Oser penser par soi-même".




Un appel à la réflexion donc, et à la révolte peut-être...



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