Le Grand Bleu, par Luc Besson
Après un an de collaboration avec Muriel dans le cadre de notre exceptionnel défi à deux "Au Petit Film la Chance", nous avons décidé de fêter cet anniversaire en manipulant un peu le concept original de notre partenariat. Habituellement, vous savez que nous tirons au sort une thématique et chacun de nous décide en conséquence notre film du mois.
En l’occurrence, nous avons tiré au sort la catégorie « un film avec pour acteur principal Jean Reno », et nous nous sommes attribués respectivement un film. C’est ainsi que ‘M’ avait choisi pour moi Le Grand Bleu, probablement en raison de son adoration pour les dauphins.
Carte d'identité :
Titre : Le Grand Bleu
Réalisateur : Luc Besson
Genres : Aventure, Drame, Romance
Date de sortie : 11 mai 1988
Durée : 163 minutes (version longue)
Nationalités : Français, Américain, Italien
Avec : Jean Reno, Jean-Marc Barr, Rosanna Arquette
Synopsis :
« La rivalité de deux enfants, dans la mer, en Grèce, qui se poursuit lorsqu’ils sont adultes. Lequel des deux plongera le plus loin et le plus profond ? Leurs amours, leurs amitiés, avec les humains et avec les dauphins, à la poursuite d’un rêve inaccessible ».
UN HYMNE À L’OCÉAN
Avec la scène d’ouverture qui résonne comme un souvenir granuleux en noir et blanc des deux enfant se disputant la compétition du meilleur plongeur, l’esthétique est lancée vers un lointain : celui de l’immensité océanique.
Plongés dans la rêverie, au sens littéral comme figuré, on sent souffler le vent de nostalgie imprégné de l’embrun salé et de la chaleur d’un été méditerranéen qui ne cesse jamais. Il réchauffe les cœurs et allume la passion des enfants qui n’ont d’yeux que pour elle. La mer ; dont les reflets du soleil sur ses vagues sont autant de signaux de son énergie inlassable, créant l’appel indéchiffrable et irrésistible du grand large.
LA RÊVERIE INITIATIQUE – ENTRE VOYAGE MÉTAPHORIQUE ET PLONGÉE DANS L’ABÎME DES SENSATIONS HUMAINES
Lorsque le temps des querelles enfantines a laissé la place à l’attitude plus revêche des adultes, la compétition sonne le glas d’un conflit entre les deux conceptions de la plongée. Seule appréciation résumée à sa version la plus pure et nage avec les dauphins dans un amour infini de l’eau ou insolence du challenge lancé à soi-même et vantardise d’un exploit encore surmonté puis couronné d’un titre de champion du monde dont Jean Reno s’encanaille ici.
Discipline physique autant qu’elle est mentale, l’apnée libre est illustrée par Luc Besson à un moment où le sport s’officialise et où les défis lancés deviennent de véritables enjeux de reconnaissance. Le récit retrace donc le parcours romancé de l’apnéiste français Jacques Mayol - interprété par Jean-Marc Barr - que rien n’arrêta alors et qui le premier descendit à une profondeur de 100 mètres en 1976.
DE LA DIFFICULTÉ DE TENIR EN HALEINE UN PUBLIC À COURT DE SOUFFLE
Si l’attention portée à la beauté marine est savamment sublimée par les images de Besson qui a déjà su se faire remarquer en 1985 avec la sortie de Subway, le scénario n’a rien de particulièrement audacieux et verse même quelque fois dans le mauvais goût. Une histoire d’amitié mise au second plan, une romance manquée avec Rosanna Arquette dont le rôle n’apporte qu’une présence féminine dans cet univers conformément machiste.
Il n’en reste pas moins que la bande originale proposée par Eric Serra est un véritable chef d’œuvre sonore qui accompagne à merveille les illustrations du réalisateur, ayant su s’entourer d’une équipe technique et d’acteurs dont peu reste à redire.
Quoi que je n’aurai probablement pas choisi ce film-ci si la sélection avait été de mon propre chef, je ne suis pas mécontent de la découverte et je remercie Muriel pour avoir pris le soin de choisir quelque chose d’assez poétique et d’assez doux à visionner.
Par ailleurs, je vous laisserai consulter directement sur le blog de ma chère collaboratrice la sélection que j’ai opérée pour elle, et son avis sur le film voulu.