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Comme un Roman - Daniel Pennac

Après quelques semaines (sinon mois) d'absence, révisions obligent, je reviens vers vous pour vous parler d'un livre que j'ai dévoré très récemment. Il m'a fallu du temps pour réussir à l'appréhender tant il semble au premier abord tout à fait unique en son genre.


Aujourd'hui donc, apologie de Comme un Roman de Daniel Pennac.

 

Carte d'identité :

  • Titre : Comme un Roman

  • Auteur : Daniel Pennac

  • Genre : Essai

  • Date de parution : 1992

 

Résumé :


« Les droits imprescriptibles du lecteur.

1. Le droit de ne pas lire.

2. Le droit de sauter des pages.

3. Le droit de ne pas finir un livre.

4. Le droit de relire.

5. Le droit de lire n'importe quoi.

6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).

7. Le droit de lire n'importe où.

8. Le droit de grappiller.

9. Le droit de lire à haute voix.

10. Le droit de nous taire. ».


[Petite anecdote : en lisant le livre, je me suis finalement rendu compte que dans le CDI de mon collège, il y avait un poster qui retraçait ces droits, une affiche que je prenais plaisir à lire, déjà à ce moment-là].

 

DÉCOUVERTE DU GRAAL LIVRESQUE


Découvert dans une petite bouquinerie du centre-ville de Rennes, je suis tombé par hasard sur cet ouvrage qui me disait vaguement quelque chose pour l'avoir furtivement évoqué à l'époque (lointaine) du bac de français. En poche pour trois-francs-six-sous, ou plutôt 1€ symbolique, l'aventure commence un soir où je parcours ma bibliothèque du regard et ouvre le premier livre qui me tombe sous la main. Il ne m'en a pas fallu plus pour ne plus pouvoir le lâcher.


S'il me tarde de développer plus longuement mon avis au sujet de cette œuvre, à mes yeux exquise, c'est que j'ai mis un certain temps avant de m'habituer à cette forme d'écriture déjà très différente de ce que l'on a l'habitude de rencontrer. Sorte de mise en abîme de la littérature, je suis passé par des états émotionnels auxquels je ne m'attendais absolument pas en le lisant.



HYMNE À LA LITTÉRATURE


L'écriture voluptueuse et légère n'en est pas moins aisée à lire. Avec des tournures de phrases et un narré comme on en trouve plus désormais, Daniel Pennac nous inflige une submersion totale dans son récit. Paroles autobiographiques, constat d'un professeur de littérature, avis personnel sur la question sont ainsi mêlées pour nous offrir une promenade de courtoisie de part et d'autre d'un univers de mots, d'un jeu sublime avec les phrases et les sons.

J'ai parlé d'une mise en abîme parce que s'il est un hymne à la littérature, il n'en est pas moins la littérature elle-même. Et c'est cette résonance qui donne toute la portée à l’œuvre. Invitation à réfléchir sur un code de conduite en matière de lecture, c'est un constat presque sociologique qui fourmille de révélations sur nous mêmes mais également sur tout un système scolaire et éducatif porté sur le domaine livresque.

Comme un Roman se découpe donc en quatre parties distinctes, surprenantes et complémentaires.

- Naissance de l'Alchimiste.

- Il faut lire (le dogme).

- Donner à lire.

- Le qu'en-lirat-on (ou les droits imprescriptibles du lecteur).


ODE À LA LECTURE


Compte-tenu du plaisir que m'a apporté cette lecture, et de la façon dont ce livre m'a fait ouvrir les yeux sur ma pratique de lecteur, je ne saurais recommander un autre ouvrage que celui-ci. Je m'empresse au passage de rajouter dans ma (déjà-bien-pleine) ''Liste à lire'' toutes les publications de Pennac, de même que tous les projets auxquels il a pu participer (notamment le film Ernest & Célestine que j'ajoute à ma ''Liste à voir''). Aussi, je considère que toute personne qui se considère comme lecteur devrait avoir la chance de lire cet incroyable ouvrage qui m'a personnellement illuminé sur les bienfaits d'un pareil loisir.


Par le biais de cet essai, il introduit une désacralisation de la lecture, en rendant tout son mérite à une pratique qui tend à voir sa part disparaître au fur et à mesure, dans un quotidien qui banalise le virtuel des jeux vidéos, et la béatitude de la télévision. Si chacun peut désormais se vanter de passer plus de temps sur l'ordinateur ou à regarder des prime-time entiers de télé-réalité plutôt que de se pencher sur un livre, quel qu'il soit, il reste cependant évident que la plupart auraient mieux à faire à s'instruire par l'objet de papier. Car si l'on regarde de plus près notre rapport au contenu visuel, on remarque que la littérature force notre appréhension du monde, nous rend actif d'un imaginaire à atteindre, là où la société contemporaine se veut passive, bêtement en attente de programmes qui ne font travailler ni notre réflexion, ni notre conscience.


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