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Maryline, de Guillaume Gallienne

Guillaume Gallienne avait enthousiasmé le cinéma français avec son premier long-métrage à caractère « Les Garçons et Guillaume à Table » 5 fois césarisé. Il revient cette année nous proposer une toute autre histoire, bien loin de la comédie pétillante, plus sombre cette fois.

Carte d'identité :

  • Titre : Maryline

  • Réalisateur : Guillaume Gallienne

  • Genre : Drame

  • Date de sortie : 15 novembre 2017

  • Durée : 107 minutes

  • Avec : Adeline Hermy, Vanessa Paradis, Lars Eidinger, Alice Pol...

Synopsis :

« Maryline a grandi dans un petit village. Ses parents ne recevaient jamais personne et vivaient les volets clos. À 20 ans, elle «monte à Paris» pour devenir comédienne. Mais, elle n'a pas les mots pour se défendre. Elle est confrontée à tout ce que ce métier et le monde peuvent avoir d'humiliant mais aussi de bienveillant... ».

UN ROMAN D'APPRENTISSAGE


À la manière d’un roman français du XIXe siècle, le réalisateur retranscrit à l’écran le parcours d’une fille qui ne part de rien et qui doit tracer son chemin à partir d’un milieu qui ne la prédestine pas à la route qu’elle s’est choisie sinon par l’émancipation. À la manière d’un Eugène de Rastignac ou d’un Julien Sorel (1), la Maryline de Adeline Hermy force le destin et tente sa chance pour se frayer une voie.


C’est donc le récit d’un combat qui sous-tend la difficulté à aller à la fois à l’encontre de son milieu, mais plus encore en opposition à l’environnement réconfortant du quotidien connu depuis toujours.


AMBIVALENCE DU SILENCE


Enfermée dans son mutisme, le personnage principal semble souffrir. Et c’est cette innocence, cette pureté et sa fragilité qui font et défont tout le charme insolent de son angoisse. Comme autant de douloureuses et malaisantes émotions, ses sourires et ses larmes jamais ne nous laisse de marbre. L’anxiogène est grand à proportion que Maryline est humble et modeste en toutes circonstances.


Souffre-t-elle de ne pas s’exprimer, ou est-ce le passage au dialogue qui amène la détresse ? Jamais nous ne serons si elle est prisonnière des mots ou si leur absence la conforte.



« COMME UN POÈME. C'EST LONG, MAIS C'EST FORT »


La très belle scène d’introduction au personnage offerte lors de l’audition pour un rôle donne le ton de la violence. « Accroche-toi à cette table comme si c’était ta vie ». Voilà le mantra.


Le parti pris d’offrir un portrait de vie en plusieurs actes ramène l’équipe dans les rangs du théâtre auxquels ils appartiennent. Questionnant l’acharnement et la persévérance à vouloir devenir comédien, c’est aussi une critique saisissante de la dureté du milieu, en particulier faite aux femmes.


Mais si les ellipses fonctionnent assez bien sur les planches, cela conduit à un manque de nuance entre l’hostilité et la réussite.




À mon sens, le film a l’ambition d’illustrer la douloureuse envie de devenir quelqu’un dans un monde qui nous assaille de parcours édifiants, de personnalités fulgurantes et charismatiques. Car si la société tyrannise chacun d’entre nous pour devenir meilleur, elle ne nous apprend pas nécessairement à écouter nos désirs profonds mais nous formate pour convenir aux acceptions sociales.



(1) Respectivement présenté par Balzac dans la Comédie Humaine et par Stendhal dans Le Rouge et le Noir.


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FLORIAN

PARIS

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